Le Cycle des « Dialogues sur l’Humanisme: un regard vers l’être humain et ses possibilités de libération» s’est achevé ce mercredi 18 juillet, avec la quatrième rencontre sur le thème « Le Document du Mouvement Humaniste ». Tout comme lors des précédentes rencontres et suite à une rapide introduction, les participants ont librement échangé sur le sujet.
Lors de la première rencontre, qui avait pour thème « L’Humanisme Universaliste, une réponse pour notre temps », s’est développée l’idée d’un humanisme pluriel et convergent, capable de stimuler la recomposition des forces sociales, un humanisme apte à créer une nouvelle atmosphère de réflexion dans laquelle ne s’opposent pas de manière implacable le personnel et le social, ni le social et le personnel, un humanisme créatif ; en somme, un humanisme nouveau qui prend en considération les paradoxes de notre époque et aspire à les résoudre. Au cours de la seconde rencontre, intitulée « L’être humain, intentionnalité et innaturel », ont été abordés les courants qui soutiennent l’existence d’une conscience passive et d’une nature humaine, en expliquant que l’Humanisme Universaliste, en revanche, soutient l’historicité du social, que rien dans l’être humain n’existe « par nature » et que s’affirme l’activité de sa conscience, activité transformatrice du monde, en accord avec son intention.
Lors de la troisième rencontre, « Transformation sociale et personnelle simultanée », toujours dans le cadre d’un monde en crise, il a été énoncé qu’il est fondamental de diriger ce changement inévitable et qu’il n’y a aucune autre manière de le faire qu’en commençant par soi-même. Ainsi, deux propositions importantes ont été lancées pour gagner en cohérence personnelle et dans la relation avec son entourage : « Penser, sentir et agir dans une seule direction » et « Traiter les autres comme on veut être traité ». Les concepts de « paysage de formation », liberté de choix – et ainsi le caractère inévitable de l’acceptation ou la transformation des conditions dans lesquelles nous naissons – ont été développés et, enfin, la nécessité d’une révolution qui mettrait fin à l’entropie créée par le système fermé dans lequel nous sommes, en la définissant ainsi : « […] une révolution sociale qui changerait radicalement les conditions de vie du peuple, une révolution politique qui modifierait la structure du pouvoir et, pour finir, une révolution humaine qui créerait ses propres paradigmes en remplacement des valeurs actuelles décadentes » [Lettres à mes amis, Silo, rédigées entre 1991 et 1993, ndlt].
Lors de cette quatrième rencontre sur « Le Document du Mouvement Humaniste, postulats pour une nouvelle société », se sont développés des échanges à propos de ce qui est à l’origine de ces postulats, et trois considérations ressortent :
a) cette position s’impose en référence aux conditions dans lesquelles vit l’être humain et non selon des conditions abstraites ou des théories ;
b) l’Humanisme définit l’être humain comme un être historique avec un mode d’action sociale, capable de transformer le monde et sa propre nature
c) la constante de l’être humain est son historicité, et l’être historique développe son expérience personnelle au sein d’un paysage social. L’intention commune de surpasser la douleur et la souffrance, propre à tous les hommes, est niée à certains êtres humains par l’intention d’autres, ce qui signifie que des hommes en naturalisent d’autres en niant leur intention, les transformant alors en objet d’usage.
Une proclamation en a découlé : « Rien au-dessus de l’être humain et aucun être humain au-dessous d’un autre ».
Les thèmes abordés dans cette sorte de manifeste sont au nombre de six : Le capital mondial, La démocratie formelle et la démocratie réelle, La position humaniste, De l’humanisme naïf à l’humanisme conscient, Le champ antihumaniste, Les fronts d’action humanistes.
Dans le premier chapitre du Document sont abordées les conditions économiques actuelles, mettant en valeur de quelle manière le capital financier se transforme en « para-État », en se concentrant à l’échelle mondiale, soumettant les États et érigeant la banque en preneuse de décisions finales ; de quelle manière également le capital domine non seulement l’objectivité, par le contrôle des moyens de production, mais aussi la subjectivité par le contrôle des moyens de communication et d’information, disposant des ressources matérielles et sociales, dégradant la nature et écartant progressivement l’être humain.
De ce premier chapitre ressort également que si les facteurs de la production sont le travail et le capital, la spéculation et l’usure sont de trop pour l’humaniste. Il est décisif que l’absurde relation établie entre ces deux facteurs soit totalement transformée, ce qui permettrait que la gestion et la direction d’une entreprise soit séparées.
Dans le second chapitre, il est question du délabrement de l’édifice de la démocratie avec l’effondrement de ses principaux fondements que sont l’indépendance entre les pouvoirs, la représentativité et le respect des minorités. La théorique indépendance entre les pouvoirs n’existe pas, au regard de ces nombreuses parties du monde qui les unissent, démontrant que tous font partie d’un seul système. Dans le cas de la représentativité, un grand nombre élit un petit nombre, qui, dès les premiers instants, trahit ce grand nombre en représentant des intérêts étrangers au mandat reçu. Les minorités écrasées par la xénophobie et la discrimination réclament une reconnaissance, mais il arrive que dans l’ensemble d’un pays, des provinces entières, des régions ou provinces autonomes subissent la même discrimination par la contrainte qu’exerce l’État centralisé, désormais instrument impuissant aux mains du grand capital.
Le Document expose le besoin d’aborder le thème de l’Humanisme spontané ou naïf et de le mettre en relation avec ce que nous entendons par Humanisme conscient, le thème de la position humaniste et la reconnaissance du courant antihumaniste et, enfin, l’organisation des humanistes aux fronts d’action qui, avec une vision d’ensemble, agissent localement.
En somme, « les humanistes mettent en avant la question du travail face au capital, la question de la démocratie réelle face à la démocratie formelle, la question de la décentralisation face à la centralisation, la question de l’anti-discrimination face à la discrimination, la question de la liberté face à l’oppression, la question du sens de la vie face à la résignation, à la complicité et à l’absurde».
Tout comme les rencontres précédentes et suite à cette rapide introduction, les participants ont librement échangé sur ces sujets, en analysant de quelle manière, vu les conditions actuelles, ces éléments pourraient être un apport pour que les différents courants progressistes qui luttent pour la construction d’une sortie humaniste à cette crise se dirigent vers une direction commune.
Ce Cycle s’est révélé très utile pour les participants, c’est pourquoi nous nous sommes entendus pour réaliser un second Cycle de « Dialogues… » qui pourrait débuter le mercredi 3 septembre. Vous en serez informés par le biais de la page Umbral : www.facebook.com/CentroCulturalUmbral.
Traduction de l’espagnol : JDR