Les indignés une fois de plus, rejoints un peu plus tard, par d’autres mouvements comme MCN ( mouvement national des chômeurs et des précaires et APEIS (Association pour l’emploi, information et solidarité des chômeurs et travailleurs précaires), sont venus proclamer leur désaccord face à la hausse du licenciement boursier et à la précarité.
Des médias travaillant pour le journal « Libération » et un cinéaste venu tourner un film sur les Indignés étaient aussi sur les lieux.
Le paradoxe de cette conférence est que les principaux intéressés n’ont pas été concertés et une fois de plus n’auront pas droit à la parole.
Intégrés à ce souhait général de changement du peuple français, on retrouve les mêmes mécanismes éculés où la continuité rassure un petit groupe dans son conservatisme, tandis qu’elle provoque le groupe du changement, de plus en plus excédé par cette précarité croissante !
Après une heure de négociation, les indignés ont été contraints par les forces de sécurité à se déplacer face au musée Guimet de la place Iéna pour y tenir leur manifestation afin d’éviter toute perturbation de la conférence sociale.
Les indignés ont déplié une grande banderole où l’on pouvait lire :
**Stop précarité, licenciements et souffrance au travail**
En signe de soutien, des membres de l’APEIS se sont bâillonné la bouche avec un ruban blanc indiquant **colère** en lettres rouges.
Nous nous sommes approchés du MNCP pour leur demander :
*« Que voulez-vous montrer au peuple français aujourd’hui sur cette place ? »*
Un membre du MNCP « Les arguments prétendument pragmatiques et autres appels à la patience ne sont plus admissibles car ils reposent sur une réalité dépassée, voire oubliée » .
Une quinzaine de jeunes du MNCP, se sont bâillonné la bouche avec un ruban noir et ont unis leurs mains en signe de solidarité avec l’indignation.
« On exige beaucoup des chômeurs, on soupçonne beaucoup les précaires mais on refuse aux uns comme aux autres … des droits dont l’ un des premiers … qui ne coûte pas grand-chose : le droit à l’expression ! » nous lance dans le mégaphone l’ une des jeunes soutenant la banderole du MNCP.
« Stop au licenciement, travaillons moins et gagnons plus pour arrondir les fins de mois » scande encore S., indignée.
J. indigné : « Nous ne payerons pas cette dette ! Vous avez demandé ce crédit et on ne nous a pas demandé notre opinion, c’est vous qui devez payer la dette ! »
J. indigné : « Mais combien doit- on d’argent ? Où sont les audits qui montrent où est allé tout cet argent et le montant réel de la dette ? «.
**Intervention de la police**
Déjà bloqués à leur arrivée, les indignés sont stoppés, contrôlés et interrogés par toute une équipe de policiers en civil ,qui leur intiment l’ordre de se diriger vers Trocadéro.
Or la manifestation était légalement prévue en préfecture sur la place Iéna jusqu’à 13h. Dans leur attitude violente, certains de ces policiers ressemblaient plus à une équipe de mercenaires. Ils vous empêchaient de marcher librement sur le trottoir qui, je le rappelle, est un lieu public.
« On avait quasi la sensation qu’ils allaient nous frapper. On était à la sortie du métro Iéna pour aller vers une autre direction et ils étaient plantés devant nous, formant un mur d’hommes nous interdisant de passer dans la rue pour aller dans la direction opposée à la conférence sociale. A plusieurs reprises, alors qu’on leur présentait notre carte de presse, ils ont nié nos droits de libre circulation en tant qu’agent de presse. L’ image du mur d’hommes à l’aspect menaçant, qui refusaient de s’identifier comme agents de police m’ est restée gravée dans la mémoire. Finalement l’un des chefs est intervenu en s’ identifiant et en garantissant qu’ils appartenaient bien à la police. Il leur a ordonné de nous laisser passer » Agent de presse Pressenza.
Dans cette situation violente, qui inquiète, sur le rôle de ces policiers sans identification , qui abusent de leur fonction ou n’ont pas connaissance de leurs limites professionnelles, méprisant le droit de la presse ou d’un quelconque citoyen marchant tranquillement dans la rue. Ce fut le cas durant la manifestation des indignés : où une dame qui passait était en colère car on l’empêchait de marcher librement devant le musée Guimet et elle était, encerclée par ce mur de policiers non identifiés.
Comment dénoncer ce genre d’individu s’ils refusent de présenter une quelconque identification?
La police, un organisme censé protéger le citoyen, est-il devenu un organisme manipulé contre le citoyen ?
Serait-on en train de porter à la réalité « Le meilleur des mondes » de Aldous Huxley ?