Reporters sans frontières salue la déclaration conjointe relative aux « crimes contre la liberté d’expression » publiée le 25 juin 2012 par le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, la Représentante de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur la liberté des médias, la Rapporteure spéciale pour la liberté d’expression de l’Organisation des États Américains (OEA) et la Rapporteure spéciale sur la liberté d’expression et l’accès à l’information de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
Cinq jours après la publication des rapports du Rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christoph Heyns, et du Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Frank La Rue, notre organisation se félicite de l’appel lancé à la communauté internationale par ces quatre experts internationaux, en faveur d’une meilleure protection des journalistes.
« L’appel pour la consécration en droit pénal des “crimes contre la liberté d’expression“ et d’un régime de sanction spécifique marque la reconnaissance expresse par ces quatre représentants du rôle social de la liberté d’information et de ses acteurs qu’ils soient professionnels, citoyens-journalistes ou net-citoyens. Il témoigne surtout de la préoccupation de ces experts pour la sécurité des acteurs de l’information et signe leur prise de conscience face à l’urgence de la situation », a déclaré l’organisation. Cette déclaration précise les obligations qui incombent aux autorités en terme d’enquête, de protection et d’accès à la justice pour les victimes.
Reporters sans frontières souhaite vivement que la publication de ces rapports et de cette déclaration conjointe permette aux acteurs étatiques et non-étatiques de prendre des mesures concrètes en faveur de la protection des journalistes et de la lutte contre l’impunité de leurs agresseurs. « Les experts ont pavé la voie, il appartient aux Etats de mettre en œuvre leurs recommandations et de leur donner force obligatoire dans les meilleurs délais ».
Depuis le début l’année 2012, 29 journalistes et au moins 12 citoyens-journalistes ont payé de leur vie leur engagement. Des dizaines de professionnels des médias sont en outre contraints de fuir leur pays face au harcèlement, aux agressions, aux menaces d’arrestation arbitraire ou de mort dont ils sont victimes. En 2011, 80 journalistes ont dû se résoudre à l’exil.