. Comme on pouvait le lire sur les bannières ou l’entendre crier, les milliers de personnes descendues dans la rue exigeaient une enquête sur le décès du dissident de Tiananmen, Li Wangyang. Tout s’est passé très vite dès lors que les autorités de la ville d’origine de l’activiste ont eu communiqué la première version officielle sur la manière dont il était décédé. Elles rapportaient aussi qu’il avait été incinéré, « à la demande de ses proches ».
Ip Kwok-him, un député de l’alliance démocratique pour la plus-value et le progrès de Hong Kong au Congrès National du Peuple a déclaré : *« Nous voulons rendre les faits publics »*. M. Ip indiquait qu’il allait écrire au président du NPC, Wu Bangguo, afin de lui exprimer les inquiétudes des hongkongais face à ce cas.
Une coalition de 30 groupes de pression et groupes politiques locaux s’est formée pour suivre cette manifestation. Les organisateurs ont dénombré 25.000 manifestants, tandis que la police a recensé 5.400 participants. L’organisateur Shum Wai-nam a pressé le directeur général désigné Leung Chun-Ying et les délégués NPC locaux à exprimer la colère du peuple hongkongais au sujet de l’incinération soudaine du corps de Li.
Ip Kwok-him a exigé du gouvernement central une investigation détaillée sur sa mort.
Les évènements ont pris cette tournure suite à un communiqué émis par le bureau de propagande de Shaoyang, dans la province du Hunan, soulignant que Li était décédé « accidentellement » et que l’incinération avait été effectuée « à la demande de ses proches ». Selon des rapports contraires, la famille de Li n’a consenti ni à une autopsie, ni à son incinération.
N’évoquant pas le suicide, l’expression mort accidentelle fut celle utilisée par le personnel de l’hopital Daxiang à Shaoyang, où Li, 62 ans, avait été retrouvé mort mercredi dernier.
Selon le communiqué, Li fut retrouvé par des membres du personnel, auprès d’une fenêtre, pendu, portant un bandage blanc autour du cou. Ce rapport cite également le compagnon de chambre de Li qui l’aurait trouvé « étrangement agité » aux environs de 3 heures du matin.
Le journal Hong Kong Standard rapporte que l’amie de Li, Huang Lihong, a indiqué dimanche à la chaîne RTHK qu’elle avait vu la police intérieure contraindre la famille de Li à signer un formulaire de consentement pour qu’un examen post-mortem soit pratiqué sur le corps de Li dès que possible.
Huang n’a pu voir si les proches de Li ont consenti à l’incinération de son corps ou pas. Cependant, elle ne pense pas qu’ils l’auraient fait de leur plein gré.
Le communiqué indique que quatre médecins légistes ont pratiqué vendredi une autopsie « entièrement filmée » et que les causes du décès seraient communiquées dès obtention des résultats d’autopsie. Depuis lors, aucune nouvelle cependant de la part des médias officiels chinois.
Yin Zhengan, un autre ami de Li, a indiqué que la sœur et la belle-sœur de Li ont disparu après avoir été emmenées par la police. Il a ajouté qu’il souhaitait déclarer toute sa gratitude et son admiration pour le soutien manifesté par le peuple hongkongais.
Le quotidien South China Morning Post a indiqué que le directeur général désigné, C.K. Leung, a dit *« je crois que le gouvernement central aura pris conscience de l’opinion des hongkongais sur ce sujet. »*