“Avec la mort d’Erick Martinez, le 5 mai dernier, puis celle d’Alfredo Villatoro, la profession aura perdu deux de ses représentants en dix jours, alors que menaces, attaques et agressions demeurent le lot quasi quotidien des journalistes. Dans un tel contexte, où la délinquance commune, les agissements du crime organisé et la violence politique minent la sécurité du pays et la survie des libertés publiques fondamentales, aucune lutte contre l’impunité ne saurait aboutir sans une réforme en profondeur du système judiciaire associant l’ensemble de la société civile et des observateurs internationaux. Le défi est lourd, mais il ne peut plus attendre”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le corps d’Alfredo Villatoro, exécuté de deux balles dans la tête, a été retrouvé revêtu d’un uniforme de la police, administration mise en cause dans de graves affaires de violation des droits de l’homme. Peu de temps avant la macabre découverte, le président de la République Porfirio Lobo a curieusement fait état d’indices selon lesquels le journaliste était en vie. Information plus tard démentie par son propre ministre de la Sécurité, Pompeyo Bonilla.
Ce crime porte à 26 le nombre de journalistes tués dans le pays en une décennie, dont 20 durant la seule période consécutive au coup d’État du 28 juin 2009. Le Honduras compte, avec le Mexique et la Colombie, parmi les pays les plus dangereux du continent pour la profession.