En 1922, est fondée la société YPF en Argentine. C’est la première compagnie pétrolière publique en Ibéro-Amérique. Elle doit alors devenir un catalyseur stratégique pour le développement industriel du pays. En 1993, elle est privatisée par le président Carlos Menem, puis vendue à Repsol en 1998.
Liée entre autres aux intérêts britanniques, la direction espagnole de Repsol décida de dépouiller cette société. Fait admis par le Financial Times de Londres reconnaissant “que l’espagnole l’utilisait comme une vache à lait afin de réinvestir les profits ailleurs dans le monde”. L’absence d’investissement et de nouveaux forages avait créé une telle pénurie de pétrole et de gaz que l’Argentine fut obligée, en 2011 et ce pour la première fois en 17 ans, d’importer l’un et l’autre, en dépit de ses ressources abondantes. (EIR).
Le 16 avril 2012, la présidente argentine Cristina Fernandez de Kirchner a annoncé qu’elle venait de signer un décret expropriant 51% de la compagnie pétrolière YFP sur les 56% détenus par la société espagnole Repsol depuis 1998. Ceci afin de permettre au pays de retrouver sa “souveraineté en matière d’hydrocarbures” et d’assurer le développement futur de la nation. « Les actions de la Présidente rappellent celles prises par feu son mari, l’ancien président Nestor Kirchner, en 2005, lorsqu’il annonça une restructuration de la dette imposant aux créanciers une réduction de 75%, faisant valoir que le peuple passait avant les créanciers internationaux. En 2006, Kirchner a fini par rembourser les fonds dus par l’Argentine au FMI, déclarant qu’’il existe une vie après le FMI, et cette vie est bonne’ ».
Cette décision courageuse sera-t-elle suivie par d’autres pays comme la Grèce et l’Espagne (et bien d’autres qui seront dans une situation similaire prochainement), qui passent sous le rouleau compresseur des pieuvres du cartel bancaire ? Est-ce le début d’une révolte des dirigeants contre les sociétés secrètes qui mènent notre monde ? Tout dépend du courage de ceux qui mènent (officiellement) ces pays mais qui ont souvent fait allégeance pour exercer des fonctions gouvernementales. S’agissant de l’Argentine, cela fait déjà pas mal d’années que la Haute finance anonyme et vagabonde a quelques soucis avec ses dirigeants.
Pas étonnant, dans ce paradigme, que cette bonne employée du cartel bancaire qu’est C. Lagarde soit montée au créneau de la présidence du FMI pour qualifier d’’’odieuses’’ toute comparaison entre la Grèce et l’Argentine ou l’idée que la Grèce adopte une restructuration similaire de sa dette. Dans la foulée, les pions politiques du cartel ont reçu une piqûre de rappel pour exprimer leur allégeance en menaçant d’isoler l’Argentine et de la laisser se débrouiller toute seule. Pour cette classe politique européenne corvéable, qui s’en met plein les poches (peu importe leur étiquette): servir la communauté bancaire est bien plus important que se soucier du bien commun des populations.
C’est ainsi que «le secrétaire du Foreign Office William Hague a promis que la Grande-Bretagne coopérerait avec l’Espagne et nos partenaires de l’UE pour s’assurer que les autorités argentines respectent leurs obligations et engagements internationaux». (Ainsi, ceux-là mêmes qui exigent une austérité meurtrière en Espagne volent au secours des intérêts financiers espagnols.) (Source : Strategic Alert)
Source : Liesi
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