Pour faire connaître et informer à propos de son expérimentation sur le « Revenu de Vie » actuellement en extension à un processus sur l’ensemble de l’Ile de France, le Groupe de Travail « Changement de paradigmes », Démocratie Réelle Maintenant (Paris), animé par Véronique Bover S. a organisé une conférence de presse ce jeudi 29 mars à 11 heures au Square Painlevé (Paris 5ème), entre la Sorbonne et le musée du Moyen-Age.

Etaient présents: Franck appartenant à The Tivi Magazine, 4 membres de Paris- Réelle- Démocratie, Pressenza, et d’autres personnes intéressées par cette expérimentation réelle du revenu de vie.

La conférence s’est déroulée dans une ambiance cordiale dans le parc du square, à l’air libre. Véronique, la coordinatrice du projet à Paris a pu nous transmettre l’importance et le caractère essentiel pour notre époque en plein bouleversements sociétaux du revenu de vie sur le bien-être à Paris. Ce revenu est un moteur pour créer à nouveau de la croissance économique et vivifier le dynamisme démocratique de la capitale.

« Ce projet expérimental du « revenu de vie » donne une impulsion et ouvre vers de nouvelles formes qui nous mènent à une société plus pacifiée, plus sereine, mais aussi plus dynamique », nous communique-t-elle.

Ensuite, la conférence s’est prolongée dans une ambiance d’échanges enthousiastes où chacun écoutait et répondait aux inquiétudes sur le projet original. Une des principales craintes concernait la nécessaire vigilance à associer à une nouvelle formule compte tenu de la corruption du système actuel.
Marc, membre de Paris- Réelle- Démocratie, y a répondu d’une manière simple mais claire:

« Le système politique actuel est trop complexe et c’est justement parce qu’il est si complexe qu’il crée cette corruption. L’avantage de ce projet, c’est qu’il est simple et justement sa simplicité directe et transparente fait que la corruption y est impossible. »

Un des sexagénaires présents interroge notre coordinatrice:

– « Au niveau des lois, pensez-vous que les lois actuelles soient un obstacle pour la mise en marche du projet ? Et comment pensez-vous contribuer à la réduction de la dette publique ? »

Véronique:

– « Au niveau des lois, nous considérons les lois qui offrent une certaine garantie et non les lois concernant des droits fluctuants qui finalement ne sont pas adoptées. C’est le cas par exemple de la loi concernant le droit au logement digne mais qui dans la pratique n’est pas appliquée et nous constatons que beaucoup de personnes actuellement n’ont pas accès à ce logement digne à Paris.

En fait, il s’agit de créer des lois qui contribuent au bien-être de chacune des personnes et en même temps au dynamisme économique de la société, des lois simples dont l’application devient évidente, plutôt que des droits non respectés et « complexifiés »…
Marc s’est hâté d’ajouter qu’effectivement au niveau des lois, rien n’est à craindre non plus, puisque « ce qu’une loi fait, une autre loi peut le défaire. »

Il retrace les racines de la dette publique française en pointant que l’origine de la dette se situe à partir de la loi du 3 janvier 1973 concernant la Banque de France qui décide de couper dans la dépense publique avec laquelle on finit de nos jours par en arriver à une privatisation où les bénéfices ne retombent plus sur le secteur public. De plus, à brève échéance on peut imaginer un moratoire sur cette « dette »… Le temps de l’audit, déjà en cours …

En répondant à la question de The tivi, sur qui soutient ce projet?

Ce projet est innovant et donc expérimental à Paris. Il est déjà suivi par d’autres villes de France. « Nous ne sommes pas seuls : il y a LYON par exemple qui nous a fait part de son intérêt à participer au projet … Sept Lander en Allemagne, des villes en Suisse, en Tunisie, en Asie, à Singapour, etc. Une expérimentation est en cours également au Koweït, depuis février dernier …

Notre projet se base sur une étude d’impact probante et réelle, une expertise et une estimation calculée sur les revenus sociaux actuels. En tant qu’expérimentation nous proposons de donner une somme maximale de 1.000 euros par personne et par enfant (-évolutifs à la hausse, selon les besoins et possibilités). Nous incluons aussi les personnes sans domicile fixe et les personnes sans papiers résidant à Paris.

Pour la mise en place du projet nous avons déjà défini une ventilation différente des budgets sociaux. Puis revoir la fiscalité sur un plan beaucoup plus large, en supprimant l’imposition sur les revenus (sauf les très hauts revenus) et l’essentiel des charges sur les entreprises.

Un des intervenants s’interroge sur la résolution de la dette : « Quand on parle de dette, on doit forcément parler de monnaie. Quelles solutions proposez-vous pour éliminer l’argent de la dette ? »

V- « Le revenu de vie n’est pas une solution en soi mais une possibilité d’ouverture vers de nouvelles solutions qui permettraient de restaurer cette confiance perdue en l’économie au sein de notre société, une impulsion pour dynamiser l’ensemble et assurer une sécurité financière à chacun. »

Nous travaillons selon le principe démocratique réel, c’est-à-dire que nous allons soumettre le projet à l’intelligence commune qui est bien plus efficace que l’intelligence individuelle pour trouver ensemble des solutions adaptées à tous.

Nous sommes en action continue, nous avons déjà contacté beaucoup d’organismes dont la BCE (Banque Centrale Européenne), le FMI, l’ONU et autres qui semblent favorables au projet … Elle insiste sur le fait que plus de données seront fournies le moment venu et qu’elle travaille conjointement avec un collectif international qui est en évolution constante pour faire émerger le projet.

Un calendrier du futur projet est sollicité par l’un des intervenants.

– «Ce calendrier fixe n’est pas possible actuellement » répond Véronique «car le projet étant vivant, il est sujet à de constantes modifications au fur à mesure que nous avançons. Nous pouvons par contre vous confirmer que le projet verra le jour fin juin 2012. Date qui coïncidera avec le moment prévu pour que les créanciers de la Grèce saisissent le pays. Nous pensons accélérer l’émergence du projet avec l’aide de sponsoring, si les institutions faisaient défaut. De nombreuses entreprises intéressées nous ont déjà contactés. »

« Je me permets de citer l’un d’eux car ce dernier s’est annoncé publiquement:

Il s’agit de Werner Götz, chef d’entreprise et enseignant, de nationalité allemande que nous espérons recevoir pour notre prochaine conférence. Cependant nous le laissons se présenter lui- même et parler de son investissement dans ce processus car nous œuvrons dans le respect de chacun et avec un NOUS pluriel, produit de l’inclusion de la pluralité et non de l’uniformité. »
Véronique complète en disant que ce projet est indépendant et qu’il fonctionnera quel que soit le futur président en France.
Elle nous informe aussi que des personnalités reconnues soutiennent ce projet, notamment Toni Negri, philosophe et penseur politique italien mais elle confirme que le projet n’est relié à aucun parti politique.

« Ce qui n’empêche pas certains partis comme en Belgique, le parti Vivant, de se proposer pour soutenir le projet !
Il en est de même pour le parti Pirate, en France.

Par rapport aux municipalités, nous ne craignons pas qu’elles récupèrent le projet car ce projet a une direction plus ample, humaniste au sens pur du terme, politique, mais ne relevant pas des formes politiques actuellement existantes.

Nous reprenons les formes de Démocratie Réelle : « les formes politiques anciennes doivent passer, évoluer, pour laisser entrer les nouvelles formes », adaptées à notre époque et aux enjeux actuels.

Si les politiques reprennent ce projet, cela sera positif car nous en ressortirons tous enrichis non seulement économiquement mais aussi humainement.

J’en profite pour saluer l’audace du parti pirate allemand (et français) qui révèlent des formes qui libèrent de la contrainte et mettent au premier plan le respect des libertés individuelles et collectives !

Quand je parle de contrainte … Notre société est arrivée à une impasse, où même l’enrichissement est devenu une contrainte, comme par exemple lorsque les entrepreneurs, alors même qu’ils font état de bénéfices, sont contraints de se délocaliser, pour pouvoir continuer ; ceci conduit à des contraintes en termes de salaires et de conditions de travail (travail indigne), géographiques (délocalisation) et de perte d’emplois pour les salariés licenciés .

D’autres entrepreneurs se voient forcés de travailler un nombre d’heures nécessaire pour rentabiliser leur entreprise qui n’est pas rémunérée à sa valeur, et qui finalement ne dégagent que quelques bénéfices, ce qui représente une énorme contrainte pour eux, sans garantie aucune pour l’avenir. »

– « Quelles sont les similitudes de ce projet avec celui des crédits sociaux proposé par les Québécois « bérets blancs »?
Louis Evans en parle, il considère les chômeurs comme une classe représentant un potentiel par lui-même, également s’ils sont en formation. La position ou la place du chômeur est différente dans le système, ce n’est plus une position inerte mais bien dynamique. Ce qui nous rapproche du crédit social qui place les chômeurs dans cette même position.

V- « Je ne connais pas les « bérets blancs » et considérer un chômeur comme un potentiel est tout à fait actuel et respectueux. C’est un principe qui correspond aux valeurs du « revenu de vie ».
Pressenza : – « Est ce que ce projet ne va pas conduire les gens à ne plus travailler ? »

V: -Non, au contraire elle va permettre à tous de se responsabiliser et d’être à la recherche de l’épanouissement de son propre potentiel. On a besoin de travailler dans la dignité et le respect pour la vie personnelle de chacun. Un être heureux et épanoui dans son activité est aussi « plus productif ».Chacun pourrait créer sa propre entreprise. Le management des années 80 en parlait déjà avec le slogan « un travailleur heureux est un employé productif ».Le Revenu de Vie permet le développement de l’économie cognitive, économie des savoirs de chacun, pour le bénéfice et l’expansion de tous …

C’est un bénéfice net pour l’ensemble de la société !!!

Pour cette expérimentation, le fonctionnement en réseaux de manière fluide et dynamique dans les échanges est un des points centraux. »

A quand le prochain rendez-vous alors ?

V- « Nous vous invitons début mai pour une conférence sur le « Revenu de Vie » . Nous espérons pouvoir compter sur la présence d’un banquier suisse de l’UBS et, d’un représentant du projet allemand, de philosophes, d’économistes, de sociologues et d’Universitaires (Harvard et Princeton University), La Sorbonne, Paris, Paris 8, Université de Bâle, et bien d’autres…

Nous sommes en ce moment en création d’un nouveau site et blog, d’un collectif transversal dédié à cette expérimentation, mais vous pouvez nous consulter sur [la page](http://paris.reelledemocratie.net/node/1201) pour toute information supplémentaire vous pouvez contacter Véronique Bover S., coordinatrice de l’expérimentation par email:

newparadigm.democratie@gmail.com ou anouk.sayous@numericable.com.