l’annulation en appel d’une lourde condamnation de première instance pour [“diffamation aggravée”](http://fr.rsf.org/perou-la-depenalisation-des-delits-de-05-01-2012,41626.html).
Le journaliste avait écopé, le 7 novembre 2011, d’une peine de trois ans de prison avec sursis, convertibles en prison ferme s’il ne s’acquittait pas des 30 000 nouveaux soles (environ 11 000 dollars) réclamés par la partie plaignante. En l’occurrence, le maire de la province de Haute Amazonie (Alto Amazonas), Juan Daniel Mesía Camus, mis en cause pour des attributions discrétionnaires de marchés publics à des entreprises finançant sa campagne électorale.
“Il s’agit d’une victoire incontestable de la liberté d’informer et nous saluons la ténacité de Teobaldo Meléndez Fachín face aux nombreuses pressions qu’il a subies. L’espoir d’une dépénalisation des délits de presse va-t-il enfin se concrétiser à l’issue du jugement favorable rendu dans cette présente affaire ? Nous appelons le président [Ollanta Humala](http://fr.rsf.org/perou-avec-votre-investiture-les-28-07-2011,40707.html) à promulguer au plus vite la réforme du code pénal éliminant toute peine de prison ferme en cas de ‘diffamation’, adoptée par le Congrès en juillet 2011”, a déclaré Reporters sans frontières. L’organisation rappelle qu’un autre journaliste, Paul Garay Ramírez, a été détenu six mois à ce titre [en 2011](http://fr.rsf.org/perou-appel-aux-candidats-de-la-26-04-2011,40103.html).
Relevant d’importantes irrégularités dans la procédure engagées contre Teobaldo Meléndez Fachín, la chambre pénale de la Cour supérieure de la province de San Martín a déclaré nulle, le 19 mars 2012, la sentence précédemment prononcée contre lui. La juridiction a estimé insuffisante les preuves établissant le caractère diffamatoire des faits imputés. La Cour a également estimé sans fondement l’aspect “aggravant” du chef d’inculpation retenu.
Heureux et soulagé, Teobaldo Meléndez Fachín n’en reste pas moins lucide. La corruption, toujours élevée selon lui, explique l’agressivité et l’acharnement judiciaire de la classe politique envers des journalistes qui peuvent l’incommoder à tout moment. Et, logiquement, le retard du processus de dépénalisation des délits de presse.