« Personne n’oubliera l’homme engagé et courageux qu’était Jules Koum Koum. Il ne reculait devant rien, sollicitait régulièrement les autorités camerounaises pour faire avancer la liberté de la presse dans son pays, distribuait pour Reporters sans frontières des bourses d’assistance à ses confrères ou leur rendait visite en prison. Il était pour nous un correspondant exemplaire, par son objectivité, sa détermination et sa présence active sur le terrain. La liberté de la presse perd l’un de ses plus ardents défenseurs », a déclaré Jean-François Julliard.

« Epris de justice, il était de tous les combats : la liberté de la presse bien sûr, mais aussi la lutte contre la corruption. Ses enquêtes fouillées et documentées dénonçaient les détournements d’un certain nombre de personnalités camerounaises et contribuaient ainsi à l’opération de salubrité publique dite ’Epervier’ », a rappelé pour sa part Ambroise Pierre.

« Son engagement n’avait pas de frontière. Je me souviens que, en mai 2009, venu à Paris pour donner une conférence sur l’état de la liberté de la presse dans son pays, Jules avait participé avec nous à une manifestation devant l’ambassade d’Iran. Il était en première ligne, fier de porter une pancarte et de dénoncer à voix haute les exactions commises au pays de Mahmoud Ahmadinejad », a-t-il ajouté.

Le 4 novembre 2011, aux alentours de 17 heures, Jules Koum Koum se trouvait au volant de sa voiture à la sortie de Yaoundé lorsqu’il a été percuté de plein fouet par un camion. Extrait vivant de son véhicule, le journaliste a été conduit à l’hôpital général de Yaoundé où il est décédé, trente minutes plus tard. Une autopsie devrait être pratiquée en début de semaine prochaine. Une enquête de police a été ouverte.

Directeur de publication du bimensuel Le Jeune Observateur, basé à Douala, et promoteur de la radio HOP, Jules Koum Koum était correspondant de Reporters sans frontières depuis 2005.

Du 26 septembre au 2 octobre dernier, il avait participé à la mission effectuée par Reporters sans frontières au Cameroun. Il avait accompagné le responsable du Bureau Afrique dans ses rendez-vous, notamment avec le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, et avec le directeur du cabinet civil et secrétaire particulier du chef de l’Etat, Martin Belinga Eboutou. Jules Koum Koum avait plaidé auprès des autorités et de ses confrères pour la tenue prochaine d’Etats généraux de la communication et pour la dépénalisation des délits de presse.

« Nous présentons nos sincères condoléances à ses collègues et amis, et avons une pensée émue pour sa veuve, ses trois enfants, Thierry, Jessica et Dorette, ainsi que pour ses parents, Benoît et Philomène », a conclu Reporters sans frontières.