Cette initiative citoyenne non-violente se heurte à une campagne de démoralisation de la part des forces de l’ordre qui n’agissent sur aucune base légale. Le matériel de campement destiné à se protéger du froid et de la pluie est systématiquement confisqué ; toute construction, même provisoire, est détruite.
Les violences illégitimes et humiliations quotidiennes infligées par les forces de l’ordre à l’égard des occupants ont atteint lundi encore un seuil préoccupant :
– La gendarmerie a décidé de mettre en place un embargo sur le papier, le carton, la nourriture, fermant même l’accès au camp aux personnes venant à la rencontre des occupants et en entravant ainsi les libertés fondamentales de circulation et d’expression.
– Vers midi un incident a éclaté suite à une tentative d’introduction sur le campement de rouleaux de papiers. Au cours de la bousculade, la gendarmerie a fait usage de gaz lacrymogènes sur un mineur. Un ressortissant slovaque a été également blessé au bas-ventre par un gendarme et par la suite a été emmené par les pompiers à l´hôpital entrainant ainsi une plainte du consulat de Slovaquie.
– Semblant prendre conscience de l’absurdité et de la totale illégalité de ce dérapage, l’embargo a ensuite été levé, laissant la libre circulation des personnes et du matériel sur le parvis de la Défense. Les gendarmes refusant d’appliquer les ordres, c’est une Compagnie Républicaine de Sécurité qui a fait son apparition en fin de journée pour prendre le relais.
– Peu avant 22h00, les occupants ont éte victimes d’une nouvelle charge policière sans sommation, visant à détruire une partie des équipements montés dans la journée. Cette intervention s’est transformée en un véritable pillage, les policiers saisissant les affaires personnelles et les couvertures stockées dans une partie du camp. La démonstration de force démesurée a duré environ vingt minutes, laissant une cinquantaine de personnes dans des conditions d’une précarité intolérable, engendrant de forts risques sanitaires et portant atteinte à la dignité, la santé et l’integrité physique de ces personnes.
Il est à noter que le campement n’a toujours pas reçu d’avis d’expulsion, et que les forces de l’ordre ont refusé de soumettre les textes légaux sur lesquels étaient basées leurs interventions. Une demande directement adressée à la préfecture reste à ce jour sans réponse.
Ce harcèlement policier ne fait que renforcer la légitimité de cette occupation par ces citoyens déterminés à prendre leurs responsabilités et à résister de manière non-violente face à un Etat qui emploie des méthodes fascistes indignes d’une démocratie.
Dans la nuit de mardi, le campement s´est vu à nouveau saccagé avec violence par les forces de l´ordre qui sont allées jusqu´à piétiner la nourriture et les médicaments.
Une action légale commune des indigné-e-s est en cours pour dénoncer toutes ces actions, toutes les personnes concernées par ces abus de pouvoir sont invitées à se manifester. Toutes les informations accessibles sur [http://paris.reelledemocratie.com/node/709](http://paris.reelledemocratie.com/node/709)
Malgré toutes ces entraves, les indigné-e-s continuent à s´organiser et résistent encore et toujours à l´oligarchie financière.
Nous vous invitons tous et toutes à nous rejoindre sur le parvis de la Défense pour continuer à dénoncer notre démocratie défaillante. Venez défendre vos droits, nos droits!
Les journalistes sont également convié-e-s à venir partager nos expériences, aventure garantie!
Les indigné-e-s de la Défense