* »Pendant environ deux heures et demie, ce flot de gens formaient la toile de fond tandis que je bavardais avec mon amie dans le café en face de la rue, juste avant qu’ils tournent pour monter aux Quartiers généraux du Gouvernement »*, dit l’artiste néo-zélandaise Vonnie Boston.
* »C’était comme une rivière, coulant tranquillement et paisiblement mais avec un but et de la conviction »*, continue-t-elle, * »avec des enfants, des adultes, groupes familiaux, tous les âges en balade plus qu’en marche et des tambours qui de temps en temps donnaient le rythme. »*
Cette manifestation annuelle était conduite à l’origine par le Front Civil des Droits de l’Homme, depuis la cession de 1997 et l’établissement de SAR de Hong Kong. C’est seulement en 2003 que la marche a attiré beaucoup de public en s’opposant à la législation de la Loi de Base Article 23. La manifestation de 2003, avec 500.000 manifestants, était la plus grande manifestation jamais vue à Hong-Kong depuis la cession de 1997.
Cependant, la marche la plus mémorable est celle du 21 mai 1989, une marche pour la démocratie qui a rassemblé plus de 1.5 million de manifestants dans les rues de Hong-Kong, la foule agissant par sympathie avec les participants de la place Tiananmen la même année. Depuis lors, les marches du 1er juillet ont été l’endroit et l’événement les plus attendus pour réclamer démocratie, suffrage universel, droits des minorités, protection de la liberté d’expression et une série d’autres sujets d’inquiétude actuels.
L’artiste amie de Vonnie a été transportée par les scènes et sons dans ses Antilles d’origine.
* »C’est étonnant »*, a-t-elle dit,* « j’entends les sons qui sont sans âge, qui m’émeuvent tellement et qui viennent de ma patrie, alors que je regarde par la fenêtre et je sais que je suis à Hong-Kong, les visages sont asiatiques mais ils saisissent quelque chose de plus grand. »*
Elle a appelé ça l’universalité de l’espèce humaine, et Vonnie Boston a acquiescé : * » Oui, pour moi c’est l’appel du Pacifique, le savoir ancien des Aborigènes d’Australie et des îles polynésiennes. »*
* »Il y a une dignité »*, a ajouté sa copine,* »ils n’exigent rien et ne sont pas agressifs, ils appuient et reflètent seulement la valeur de toute l’espèce humaine et le besoin d’être respectés… ce dont nous avons tous besoin partout. C’est très bien, c’est une affirmation. »*
La foule des manifestants continuait de ruisseler lorsque les deux amies ont quitté le café à 6h45 du soir et se sont trouvées enveloppées et entourées par des sourires de bienvenue.
* »Ces sourires sont venus à nous, étrangères – quelque chose est passé, une espèce de but collectif partagé : soutenir les vraies valeurs de tous les peuples et assurer un bon avenir pour leurs enfants »*, a conclu Vonnie Boston.
Bien sûr, il y avait des particularités – Un Vote, Une Personne, disait une pancarte ; un autre a demandé la libération de Liu Xia, la femme du prix Nobel chinois Liu Xiaobo, qui est elle-même emprisonnée depuis neuf mois maintenant, coupée de ses amis et du monde extérieur pour le crime qui consiste à être la femme de son mari.
La femme de Guizhou était là, elle est enceinte de six mois et s’est agenouillée la semaine dernière devant le Secrétaire pour l’Alimentation et la Santé, le Dr York Chow Yat-ngok, en disant : la limitation sur les accouchements dans les hôpitaux de la ville (pour les continentaux) est seulement une discrimination contre nous. J’ai un mari de Hong Kong et nous faisons partie de la famille de Hong Kong. Nos bébés ne peuvent pas attendre.
Les « usual suspects » étaient les activistes politiques de Hong Kong et les thèmes principaux (suffrage universel, réduction du pouvoir des grands développeurs et appels à la démission des autorités supérieures) ont été exprimés avec force et créativité.
* »Mais c’étaient les vérités universelles et hors d’âge qui sourdaient des rythmes, s’incarnaient dans le flot de bons citoyens et brûlaient dans le message vital pour l’humanité : nous ne sommes qu’un »* a conclu la new-zélandaise.
Journaliste et Président de l’Association Humaniste de Hong Kong, Tony Henderson est un écrivain indépendant qui travaille à Hong Kong depuis 1980, après le Japon pendant 7 ans, l’Ile Maurice pendant deux ans et la Libye pendant un an.