Le ministère public a renoncé aux charges en application du principe d’opportunité, qui lui permet de se désister d’une procédure si les faits incriminés n’attentent pas à l’intérêt public.
Marcela Rodríguez, 29 ans, risquait une peine de 300 jours de prison et une amende tributaire faute de reconnaître sa “culpabilité” depuis qu’elle avait été arrêtée, le 13 mai dernier avec dix autres personnes, en couvrant une manifestation à Temuco contre le projet hydroélectrique “HydroAysen”. Très contesté, ce chantier de cinq centrales de 2 750 mégawatts fait l’objet, depuis le 20 juin, d’une suspension sur ordre de la cour d’appel de Puerto Montt (Sud).
“La quasi coïncidence des deux décisions de justice signifie-t-elle un pas vers un débat serein sur les questions environnementales au sein de la société chilienne ? L’abandon des charges contre Marcela Rodríguez doit marquer la fin d’un tabou sur un sujet majeur d’intérêt public. C’est au nom de ce principe et du droit légitime d’informer que Reporters sans frontières s’est portée garante de la jeune femme et appuie le recours présenté le 21 juin, veille de sa relaxe, devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme”, a déclaré l’organisation.