Pressenza Madrid 05/06/11 *On nous demandait des solutions.* La solution que nous proposons face à ces problèmes sociaux demeure la même que quand nous avons commencé : c’est la participation de chaque personne à la construction du changement que nous voulons.
*Chaque personne* : la femme au foyer dont le travail n’est pas légalement reconnue; la personne violentée pour vivre sa sexualité librement; le travailleur indépendant ruiné qui doit continuer à payer son hypothèque; l’immigré dont on exige les papiers pour trouver du travail et un travail pour obtenir des papiers; l’étudiant dont la seule issue est une bourse qui ne lui permettra jamais de s’émanciper; l’inactif qui ne peut pas se loger; l’employé qui doit faire des heures supplémentaires non rémunérées par peur de perdre son travail…
*La peur* : tous ces gens qui par peur ne sont pas libres. Tous ces gens sont différents mais souffrent de la même peur. A la Puerta del Sol, nous avons remplacé cette peur par l’entraide. Nous avons unifié nos luttes pour combattre la peur que le système nous fait subir. Mais cela prend du temps.
*Le temps* : On avait intégré les moments de précipitations, les différents rythmes et les urgences. Stop ! Allons doucement car nous allons loin. Allons doucement car nous devons aller tous ensemble. Allons doucement car nous voulons bien faire les choses. Allons doucement car le chemin est aussi important que le but.
*Alors ? Qu’est ce qui a changé ?*
*Il y a que nous avons grandi, que nous sommes dans tous les quartiers et municipalités de Madrid, dans des milliers de villes du monde, que nous sommes encore plus indignés et plus unis, que nous ne sommes plus aveugles à leurs mensonges, que leur manipulations ne nous freine pas, que leur violence nous a rendu plus forts et qu’aujourd’hui, moins que jamais ils ne nous représentent. Que désormais nous faisons la une des journaux, mais maintenant, c’est nous qui écrivons la une de nos propres vies.*
(traduction : Mélissa Desplanques)