PRESSENZA : Tunis, le 24/01/11. La permanence dans l’Exécutif de l’unité d’Al-Ghannouchi et d’autres ministres considérés de la vieille garde du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali, a mobilisé des milliers de Tunisiens qui ont passé la nuit dernière jusqu’à l’aube devant le siège du Palais du Gouvernement, dans la Kasbah.
Sans tenir compte du couvre-feu et de la présence de nombreux soldats et véhicules blindés de l’armée, les manifestants ont assuré qu’ils ne quitteraient pas ce lieu, situé dans la partie antique de cette capitale, avant que le nouveau cabinet arrive, et réclament aussi le départ de l’actuel premier ministre.
Après la dénommée Caravane de la Libération, formée par des milliers de personnes à bord de véhicules ou marchant jusqu’à trois et quatre heures, les citoyens de l’intérieur du pays et ceux de la capitale Tunis se sont unis pour participer à une veillée à l’extérieur de la résidence du chef de Gouvernement.
Selon la télévision d’Etat, beaucoup de ces personnes proviennent de Sidi Bouzid, la localité du centre ouest, où se sont déroulées les révoltes qui ont destitué Ben Ali après qu’un jeune chômeur se soit suicidé en s’immolant par le feu.
De plus, des tunisiens arrivés d’autres régions pauvres arborent eux aussi des photos de morts récents, et des pancartes avec des slogans contre le chômage, la corruption et les excès du régime précédent, duquel Al-Ghannouchi et trois autres ministres ont fait partie.
La mobilisation, soutenue par le plus grand syndicat national, l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens, a exigé la création d’un gouvernement de salut national dépourvu de figures impopulaires, ainsi que la poursuite judiciaire des responsables de morts et d’autres abus.
En fait, le président par intérim, Foued Mebazaa, maintient des contacts avec quelques figures de l’époque du premier président de la Tunisie après l’indépendance d’avec la France, Habib Burguiba, pour qu’ils puissent se joindre à un exécutif de transition qui est supposé remplacer l’actuel.
Al-Ghannouchi avait promis d’abandonner la politique dès la tenue des élections présidentielles et parlementaires, probablement dans six mois, mais la foule qui manifeste dans les rues exige sa démission immédiate.