Pressenza Quito, 10/9/10 Dans le cadre du Forum social mondial, des interventions, ateliers et conférences seront organisés dans plusieurs universités de la ville ainsi qu’à la Casa de la Cultura Ecuatoriana (maison de la culture équatorienne). Pendant 3 jours (du 8 au 10 octobre), ce forum thématique abordera la problématique actuelle des migrants et de la mobilité humaine dans le monde selon quatre axes thématiques :
1- crises globales et les flux migratoires
2- droits de l’Homme et les migrations
3- la diversité, la coexistence et les transformations socio-culturelles
4- nouvelles formes d’esclavage, la servitude et exploitation humaine .
Pour l’occasion, le Comité organisateur international a choisi l’Équateur pour accueillir le IV FSMM, car le pays est traversé par tous les flux migratoires, qu’il s’agit d’un pays de transit et que l’Équateur est le pays d’accueil avec le taux le plus élevé de réfugiés. De plus, au niveau légal, le Comité international reconnaît les progrès de l’État équatorien et de sa Constitution en matière de droits des migrants ainsi que ses efforts pour protéger ses migrants hors du pays.
William Gois, venu des Philippines, intervenant qui travaille dans son pays au renforcement du droit des migrants, a déclaré : « Nous changeons le paradigme ; à présent, le migrant ‘est un agent du changement social’ ; dans le modèle précédent, il était un ‘bénéficiaire’ de projets et d’aide. Désormais nous adoptons une position proactive pour faire tomber les frontières et les murs. La réflexion en faveur des migrants intègre tous les mouvements sociaux en faveur des autres droits et mouvements ».
Stephen Castle : Universitaire expert sur la migration depuis plus de 14 ans, a commenté : « La migration est un facteur structurel dans le capitalisme moderne. Il ne s’agit pas uniquement d’un phénomène économique, mais aussi d’un phénomène politique et social transformant non seulement les pays de destination, mais aussi les pays d’origine. Les mouvements sociaux peuvent apporter un changement, en travaillant avec la société civile et les pays pour construire une solidarité, et améliorer la situation des migrants. Le Forum est une opportunité phénoménale pour changer la situation des migrants ».
Parmi les invités spéciaux et autres participants au Forum se trouvent : Boaventura de Sousa Santos, Aminetou Haidar, Joao Pedro Stedile et Frei Betto ; Abdelhamid El Jamri, Président de la Commission des droits des migrants des Nations unies, et la Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d’esclavage, Gulnara Shahinian.
Interrogée sur les impacts locaux et internationaux escomptés suite à l’organisation du Forum, Nelsy Lizarazo, du secrétariat technique du IV FSMM, a répondu : « Le Forum a été organisé sous l’égide des organisations sociales avec des représentants d’État pour créer trois espaces de dialogue de façon à pouvoir soumettre des propositions et élaborer des politiques publiques. Le II Forum des autorités locales « villes ouvertes », organisé par la municipalité de Quito, qui se tiendra du 11 au 12 octobre, occupera un de ces espaces afin de réunir les autorités locales et recevoir une délégation de l’Assemblé des mouvements sociaux du IV FSMM pour traiter des sujets liés à la migration ayant trait aux droits de l’Homme. Un autre espace sera occupé par l’Assemblé des mouvements sociaux, qui se tiendra le lundi 11, où l’on définira les exigences en matière de migration dans le but de rédiger un manifeste final et ensuite, de participer à une mobilisation sur la place de Santo Domingo de Quito, manifestation orchestrée avec la collaboration de la CLOC – Vía Campesina, et d’autres organisations le mardi 12 octobre. De plus, le forum favorise un dialogue plus clair et plus équitable dans l’intention de constituer un « Conseil sud-américain des migrations » au sein de l’UNASUR afin de mettre en place des politiques régionales qui protègent nos immigrants en Amérique latine ».
Deysi Pérez a collaboré à la rédaction de cet article.