Voici ce qui a été dit
Dans Notes de Psychologie, le livre le plus récent publié par Silo (Éditions Ulrica, Rosario, Argentine, 2006), l’éditeur présente la « biographie » de l’auteur en trente trois mots.
Cette synthèse a été envoyée par Silo lui-même avec l’attitude qui le caractérisait : nous n’avons jamais reçu de lui un commentaire biographique qui dépasse une demi-page. C’est pourquoi, ce que nous allons exposé ici est une sorte de référence biographique non autorisée qui est faite sous notre responsabilité avec l’objectif de donner quelques informations plus proche sur la personne et sur l’œuvre de cet homme qui a parlé et écrit sur tous les thèmes sauf lui-même.
En 1999, dans un opuscule intitulé La pensée de Silo, nous avons écrit : l’ambiance de singularité qui entoure Silo ne vient pas de ses idées qui, acceptables ou non, sont claires et bien structurées. Il faut plutôt chercher les raisons du mystère et de l’ambigüité qui l’entoure à trois facteurs, deux étrangers à lui et un de sa responsabilité. Les facteurs étrangers : 1, l’état mental des autorités argentines, militaires et civiles, et 2°, l’attitude des médias locaux. 3° ce qui est imputable à Silo est son indépendance gênante face aux facteurs de pouvoir et l’exercice de sa liberté.
Le premier à interdire et diffamer Silo fut le dictateur Juan Carlos Onganía. Ses persécuteurs les plus tenaces furent José López Rega, responsable de la « Triple A » une bande para policière et Ramón J. Camps, condamné pour génocide. Ces individus perçurent que le sermon de Silo pour la « non violence » mettait leurs intérêts en péril et le système violent qu’ils défendaient. Ainsi, ils poursuivirent ses idées, menacèrent et commirent des attentats et des homicides contre les membres du Mouvement, généré spontanément par ces idées.
D’autre part, Silo est un homme avec des habitudes simples et austères, loin du spectacle du pouvoir et de la publicité. Ce n’est pas un homme de « relations médiatiques ». Au final, il a pensé, écrit et parlé sur tous les thèmes qui intéressent l’être humain, effleurant ou s’aventurant avec résolution sur le terrain de la psychologie, de la religion et de la politique, mettant toujours en avant la méthodologie de la « non violence » active pour le changement social et personnel. En somme, il a lésé des intérêts, il a remis à sa place les ridicules et il a ignoré les faiseurs de renommés. Mais ce qui irrite le système c’est que Silo, même s’il ne le recherche pas, est un leader, un Guide spirituel. Une personne dont la conduite est inspiratrice ; dont les idées remplissent un vide et, surtout, donne une direction du futur différente.
« Qu’il pense, s’en aille et passe » a été la posture pragmatique. Mais qu’une pensée originale, qui embrasse l’existence et l’expérience humaine, suscite l’adhésion de gens très différents et donne lieu à une organisation de volontaires active et en croissance, cela a été « intolérable » pour les bien-pensants.
Le harcèlement s’est toujours passé de la même façon : diminuer les mérites de ces apports, cacher ses écrits et ses paroles pour les plagier, déformer ses idées forces en les utilisant comme des slogans publicitaires. Rien de tout cela n’a empêché que sa vision du monde se fraye un chemin et que ses paroles arrivent jusqu’au cœur des gens.
L’intention de dégrader est ce qui caractérise les différentes injures qui lui ont été faite par le pouvoir en place. Ce n’est pas, bien sûr, le regard sans préjudice des académiciens russes qui lui ont décerné un doctorat honoris causa en 1993. C’est ce que nous avions écrit en 1999.
La diffusion de son idéologie non violente l’a amené, en 1981, à donner des conférences dans plusieurs villes d’Europe, tournée qui a inclut un acte en Inde. Ce furent des événements difficile à encadrer, parce que Silo a donné son message devant des milliers de personnes rassemblées dans des salons et des espaces couverts et de grands espaces ouverts, comme la plage de Choupaty, à Bombay. C’est ainsi que fut connu, ce qu’eux même désignaient par « courant non violent d’origine latino-américaine ». Plus tard ses conférences ont eu pour scène des universités, des centres culturels et la voie publique et a suscité l’adhésion croissante de millions de personnes dans plus de 140 pays.
Récemment, la posture des moyens de communication massifs semble avoir changé et on voit arriver la reconnaissance d’institutions, de personnalités et de moyens de diffusion en Europe, en Asie et -plus timidement- dans notre pays. Les médias ont baissé la barrière des préjugés et se montrent disposés à permettre la liberté d’expression de ce penseur. En 2006, son prêche pour la Paix mondiale, qui mis en exergue le désarmement nucléaire, a gagné les places, les rues et pour la première fois, les écrans de télévision, de cinéma et des stades. Aujourd’hui, des millions de personnes écoutent Silo et beaucoup d’autres semblent disposer à écouter un homme bon dont la parole inspire suavement l’esprit.
Ses derniers exposés publics dans la montagne se sont transformés en pèlerinage massif. En 1999, pour la commémoration du 30ème anniversaire de sa première harangue publique, quelques quatre milles personnes sont venus l’écouter à « Punta de vacas », l’endroit désolé où il a parlé pour la première fois devant environ deux cents personnes. En 2004, ils furent autour de sept milles et en 2007 le nombre a augmenté à plus de dix milles. Le Parc construit là bas reçoit des visites permanentes et a été appelé par la presse « la tour de guet de la foi »
Depuis 2002, année durant laquelle Silo a présenté le Message (un refuge contre l’individualité en total accord avec sa vision sociale solidaire) des Salles urbaines et des Parcs ont surgi partout dans le monde. Ces espaces de méditation et d’inspiration spirituelle se sont développés sur les cinq continents. Parmi eux, le Parc de Punta de Vacas, Manantiales, La Reja, Kohanoff et Caucaia en Amérique du Sud, Red Bluff en Amérique du Nord, Attigliano et Tolède en Europe et sont déjà en projets les Parcs d’Asie et d’Afrique.
Les références personnelles que donne Silo sont succinctes : son nom est Mario Luis Rodríguez Cobos, né à Mendoza le 6 janvier 1938. Il est marié avec Ana Cremaschi, il est le père de Alejandro et Federico et réside dans un petit village (Chacras de Coria) au alentour de Mendoza. Il est écrivain et depuis quelques années il a abandonné partiellement ses activités agricoles.
Ses principales œuvres publiées sont : Humaniser la terre (Trilogie), Contributions à la pensée, Le jour du lion ailé, Expériences guidées, Mythes racines universels, Lettre à mes amis, Dictionnaire du nouvel humanisme, Silo parle et Notes de psychologie. Ont aussi été édités deux tomes de ses œuvres complètes. Ses livres ont été traduits et publiés dans les principales langues et dialectes et sont lecture courante pour les jeunes contestataires, de la Nouvelle gauche, des humanistes, écologistes et pacifistes. À partir de l’année 2002, comme nous l’avons dit, Silo a impulsé Le Message, une dimension spirituelle.
Si on devait schématiser un profil, nous dirions que Silo est l’idéologue d’un courant de pensée : Nouvel humanisme ou Humanisme universaliste. Ce courant de pensée est à l’origine de nombreuses institutions : la Communauté pour le développement humain, le Parti Humaniste, Convergence des Cultures, le Centre mondial d’études humanistes, Monde sans guerre et sans violence et de multiples fronts d’action et à une expression spirituelle : Le Message.
La doctrine de Silo comprend, en somme, les thèmes fondamentaux qui intéressent l’être humain.