PRESSENZA Buenos Aires, 02/09/10 La loi dite “sur les services de communication audiovisuelle” stipule le partage équitable des ondes entre l’État, le secteur privé et les organisations à but non lucratif.
La nouvelle norme réduit le nombre de licences radio et télévision autorisées pour un même propriétaire, passant de vingt-quatre à dix, et interdit pour une même entreprise de posséder une chaîne hertzienne et une chaîne câblée dans la même zone.
L’article le plus décrié par l’opposition est celui qui contraint les entreprises actuellement à la tête de plus de dix licences radio ou télé, à céder leurs exploitations supplémentaires en l’espace d’un an.
Selon le gouvernement, la nouvelle loi permettra le démantèlement des « monopoles et de la concentration horizontale » du marché médiatique.
Les opposants quant à eux dénoncent une manœuvre du gouvernement pour contrôler les médias.
La semaine dernière, Mme Fernandez a accusé les deux principaux quotidiens nationaux Clarín et La Nación d’avoir illégalement pris le contrôle de Papel Prensa, la seule usine nationale de pâte à papier et principal partenaire commercial de Clarín.
Lors d’un discours de plus d’une heure transmis sur la chaîne nationale, la chef du gouvernement à accusé les journaux d’avoir conclu le rachat de l’entreprise par l’intermédiaire de la junte militaire au pouvoir en 1976, par ailleurs responsable de l’enlèvement et de la séquestration de la famille propriétaire de Papel Prensa. Des accusations que les médias ont nié en bloc.
Après avoir porté le cas devant la justice, le gouvernement a également transmis au Congrès un projet de loi déclarant « question d’intérêt public » la production nationale de papier journal ainsi que sa distribution et sa commercialisation. Un projet de loi qui selon les journaux concernés donnerait à l’État le contrôle d’un important capital.
Il y a deux semaines le gouvernement avait déjà asséné un violent coup au groupe Clarin en empêchant le renouvellement de la licence Fibertel, sa plus importante société de services internet qui compte plus d’un million de clients.
Gabriel Mariotto, le président de la toute nouvelle Autorité fédérale des services de communication audiovisuelle (l’AFSCA), l’organe de régulation des services de communication issu de la nouvelle loi, a célébré l’entrée en vigueur de la norme.
Ce décret s’attaque au cœur du problème des monopoles. Il garantit enfin la pluralité et la diversité, a-t’il affirmé dans une interview accordée à Radio 10.
Bien qu’il ait précisé que la justice devait encore se prononcer par rapport à l’article 161 qui donne un an aux compagnies pour céder leurs licences en excédent, le fonctionnaire considère cette limite temporelle en vigueur dès aujourd’hui.
Traduction de l’italien : Mathilde Baud