Pressenza New York, 7/29/10 – L’Assemblée générale de l’ONU a approuvé le projet de résolution présenté par la Bolivie dans lequel elle déclare que le droit à une eau potable et propre et à des installations sanitaires est un droit humain essentiel, indispensable au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme.
La résolution de l’Assemblée a été adoptée par 122 voix pour, 0 voix contre et 41 abstentions. Selon le texte de la résolution, près de 884 millions de personnes n’ont pas accès à une eau potable salubre et plus de 2600 millions ne disposent pas d’installations sanitaires de base.
Les 192 membres de l’Assemblée ont demandé aux États membres de l’ONU et aux organisations internationales d’offrir une aide financière et technologique, et d’autres ressources, pour aider les pays pauvres à accroître leurs efforts afin de fournir de l’eau potable, propre et accessible et l’assainissement pour tous. Selon des études, près de 1,5 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année du fait de maladies d’origine hydrique ou liées à l’absence de services d’assainissement.
L’Assemblée salue par ailleurs la décision qu’a prise le Conseil des droits de l’homme de demander à une experte indépendante, Catarina de Albuquerque, en charge de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, de lui présenter un rapport annuel. Ses rapports se concentreront sur les principaux problèmes liés à la réalisation du droit à une eau potable, salubre et propre et à l’assainissement, ainsi que sur les progrès réalisés en vue d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.
Selon Pablo Solón, ambassadeur de la Bolivie auprès de l’ONU, “les maladies causées par la consommation d’eau contaminée font plus de victimes que les guerres. Les droits de l’homme ne sont pas des concepts pleinement élaborés, ils se fondent sur la réalité et l’expérience. En déclarant que l’accès à l’eau potable est un droit de la personne, l’Assemblée corrige une injustice qui durait depuis des années; c’est de toute évidence un fait historique. À la suite de cette décision, les États membres de l’ONU devront désormais élaborer des politiques pour offrir ces deux services aux populations qui n’en disposent pas”.
“Notre réseau d’alliés a lutté pendant plus de 10 ans pour que le droit de la personne à l’eau soit juridiquement contraignant à l’ONU. Même si la résolution n’a pas force obligatoire, elle constitue une avancée déterminante dans nos efforts visant à fournir de l’eau et l’assainissement pour tous”, a déclaré Maude Barlow, présidente du conseil de Food and Water Watch.
Traduit par Silvia Benitez