Pressenza Milan 14-04-2010
En prévision de la conférence de révision du traité de non prolifération nucléaire qui se tiendra en mai 2010 au siège de l’ONU, à New York, la campagne internationale lancée par « monde sans guerres et sans violence » se donne pour objectif se sensibiliser l’opinion publique et les médias à la nécessité de concrétiser l’action au niveau international pour éradiquer la plus grande menace qui pèse sur l’humanité.
Cette conférence se tient tous les cinq ans, mais cette année est décisive pour la société civile qui doit faire entendre sa propre voix au sujet du nucléaire.
L’organisation « monde sans guerres et sans violence » a été invitée à la conférence et y sera représentée par une délégation internationale. De concert avec d’autres associations actives dans le domaine du pacifisme et de la non-violence, elle défendra sa position en faveur de négociations sérieuses et immédiates pour une convention sur les armes nucléaires. Une convention qui déclarerait illégales les armes atomiques, comme ce fut déjà le cas pour les armes bactériologiques et chimiques, et qui définirait clairement la marche à suivre pour le démantèlement des stocks nucléaires, à travers un processus contrôlable, irréversible et transparent. Une convention qui prévoirait aussi la mise en sécurité des stocks de matières fissiles éparpillés dans le monde (l’uranium enrichi et le plutonium qui constituent le combustible des bombes atomiques), et qui interdirait définitivement leur production.
Le saviez-vous ? Quelques faits sur le nucléaire :
1) Aujourd’hui il ya a environ 23.300 têtes nucléaires réparties dans 8 pays (États-Unis, Russie, Chine, France, Angleterre, Inde, Pakistan et Israël), dont 2.000 sont en état d’alerte, c’est-à-dire prêtes à être actionnées à tout instant.
90 bombes nucléaires américaines se trouvent sur le sol italien, dans les bases de Ghedi et Aviano1.
2) Le traité de non prolifération nucléaire (TNP) en vigueur depuis 1970 a entièrement échoué : – il n’a pas réussi à faire démanteler les armements nucléaires, ni à empêcher les tentatives d’augmenter leur puissance et leur performance ; – il n’a pas réussi à éviter que de nouveaux pays se dotent d’armes nucléaires; – il n’a pas réussi à contrôler et à garantir l’utilisation des équipements nucléaires à des fins pacifiques et non pour la construction d’armes nucléaires (on recense au moins 20 cas de trafic illégal de matériel nucléaire par an).
3) En 2009, les dépenses militaires mondiales s’élevaient à environ 1.300 milliards de dollars. Selon la banque mondiale, un investissement annuel de seulement 50 milliards de dollars (ce qui équivaut à peu près aux dépenses des États-Unis pour l’armement nucléaire) permettrait à l’humanité d’atteindre en 2015 les objectifs du millénaire pour le développement lancés par l’ONU, à savoir la réduction de l’extrême pauvreté, l’accès universel à l’eau potable, aux soins essentiels et à l’éducation primaire, le développement de ressources énergétiques renouvelables pour tous.
En Italie, l’organisation « monde sans guerres et sans violence » s’intéresse également à la situation nationale. Dans une Italie qui abrite déjà 90 têtes nucléaires, le gouvernement vient en effet de lancer un projet de relance de l’énergie nucléaire à usage civil tout en continuant de faire la sourde oreille aux preuves qui mettent en évidence un lien direct entre les problèmes de prolifération d’armes nucléaires et les programmes nucléaires civils.
L’organisation invite à signer l’appel suivant :
Je demande au gouvernement italien :
1) De reconnaître l’échec du traité de non prolifération nucléaire et de contribuer à l’ouverture immédiate de négociations pour une nouvelle convention sur les armes nucléaires qui garantisse : la fin de l’état d’alerte, le démantèlement des stocks nucléaires et l’abolition des armes nucléaires, la mise en sécurité du matériel fissile mondial existant et l’interdiction de production d’uranium enrichi et de plutonium séparé.
2) De s’associer aux pays de l’OTAN qui réclament le retrait des bombes atomiques américaines présentes sur le territoire européen (Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg et Norvège) et de restituer les 90 bombes atomiques qui se trouvent actuellement dans les bases militaires de Ghedi (province de Brescia) et Aviano (province de Pordenone).
3) De mettre en sécurité le matériel fissile (uranium et plutonium) qui est encore présent dans les centrales nucléaires en voie de désaffectation.
4) De renoncer à la construction de nouveaux équipements nucléaires, aussi bien sur le territoire italien qu’à l’étranger, et d’investir dans de nouvelles formes alternatives d’énergie en développant les ressources renouvelables et durables qui représentent un meilleur investissement humain, environnemental et énergétique.
Nous demanderons un entretien avec le secrétariat à la présidence du conseil afin de remettre les signatures récoltées.
Vous pouvez signer l’appel sur le site de l’organisation monde sans guerres et sans violence.