Morales a surpris l’auditoire avec son message en trois langues déclamé après une cérémonie dans les quatre points cardinaux du lieu sacré de Kalasasaya. Il a prononcé son discours, dont le thème central était la défense de l’équilibre avec la nature, devant des milliers d’indigènes de toutes les régions de Bolivie, natifs d’au moins 12 pays d’Amérique (Abya Yala), des représentants aborigènes de l’Europe, des autorités nationales et quelques invités d’honneurs.
“Depuis ce lieu millénaire naît une nouvelle lumière, une lumière d’espoir pour le peuple bolivien et pour l’humanité”, a dit Morales, vêtu d’une tunique blanche de laine de lama symbolisant – pour les indigène – la communication.
Morales a affirmé que la nouvelle lumière d’espoir émerge des peuples qui n’ont jamais oublié leurs ancêtres, “se souvenant toujours du mode de vie solidaire, en complémentarité et en harmonie avec la Mère Terre”.
De son point de vue, l’énergie millénaire du lieu sacré de Kalasasaya (pierre, fort debout, en aymara) a toujours incité les peuples originaires à se battre pour leurs droits et pour leur inclusion.
“Les peuples du monde toujours debout, jamais à genoux face au capitalisme et tout cela est une lutte millénaire qui a été initiée par nos ancêtres”, a-t-il affirmé.
Il a résumé que durant les quatre années de son premier mandat, sa vocation d’être au service du peuple a eu comme fondement le respect d’une trilogie du monde andin, son meilleur héritage : Ama Sua (ne vole pas), Ama Kella (ne sois pas paresseux) et Ama Llulla (ne mens pas) et a demandé aux boliviens d’adopter également ces principes de la civilisation millénaire, en admettant qu’il n’était pas facile de déraciner les héritages de l’État colonial, dont le principal problème est la corruption. Un état colonial qui a autorisé le pillage permanent des ressources naturelles, qui a toujours discriminé les indigènes, “qui nous a toujours vu comme des sauvages, comme des animaux”.
“Je sens que nous avançons en changeant cette histoire noire de notre Bolivie qui nous est chère. Aujourd’hui je suis dans ce lieu sacré pour la deuxième fois, à la demande du peuple bolivien. Un seul président pour deux États”, faisant allusion à l’état colonial qui, à son avis, prendra fin avec sa seconde intronisation et avec la naissance de l’État plurinational.
“Un État qui est mort et un autre qui est né, un État colonial qui s’en va et un État plurinational qui émerge avec beaucoup d’espoir pour tous les peuples du monde”, a-t-il affirmé.
Le chef d’État a ajouté que que dans ce nouveau millénaire il est important de défendre les droits de la Terre Mère, même avant les Droits Humains et il a assuré que dans sa nouvelle gestion, sa politique serait d’être à nouveau au service du peuple sous la philosophie du “bien vivre”, qui est accepté partout dans le monde. Morales sera officiellement assermenté à l’Assemblée Législative Plurinationale pour son second mandat qui durera jusqu’à 2015.
Traduction : Ricardo Arias