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Citoyens et citoyennes du monde, Équatoriens et Équatoriennes :
De par la constitution, l’Équateur est une terre de paix dont le sol ne peut servir à l’établissement de bases militaires étrangères. Fondée sur des principes démocratiques, son armée a pour mission de protéger les droits et libertés des citoyens, et de garantir et défendre la souveraineté territoriale et l’intégrité de la République.
Aussi, au nom du peuple équatorien et de mon gouvernement, je soutiens sans réserve l’appel de millions d’êtres humains qui, indépendamment de leurs origines, leur ethnie, leur langue, leurs croyances, leur culture, leur âge ou leur sexe, partagent tous le même désir de paix dans le monde et se mobilisent pour faire entendre leur voix lors de la première Marche mondiale pour la Paix et la Non-violence.
Instigateur de cet événement inédit, le Mouvement Humaniste propose d’arpenter les routes et sentiers de la planète pour réclamer aux puissances mondiales le désarmement nucléaire complet et l’interdiction de la construction et l’utilisation d’armes de destruction massive ; le retrait immédiat des troupes établies à l’étranger contre la volonté des populations locales ; la réduction progressive et proportionnelle de l’armement conventionnel ; la signature de traités de non-agression ; le renoncement des gouvernements à utiliser la force et la menace pour résoudre les conflits, et à infliger des actes allant à l’encontre de la dignité, l’identité et la liberté d’expression des êtres humains ; le rejet de toute forme de violence, favorisant ainsi l’émergence d’une conscience universelle pour la paix.
Solidaire avec la volonté commune de l’Amérique latine, mon gouvernement appuie cette initiative comparable au célèbre et fondamental Traité de Tlatelolco qui a permis à notre continent de devenir la seule région du globe exempte d’armes nucléaires depuis plus de 40 ans.
Notre vocation pacifiste et notre conviction quant à la valeur inestimable de la paix nous ont également poussés à mettre en place un processus de changement radical basé sur cette même valeur.
À l’image d’un peuple qui célèbre librement ses victoires et partage ses espérances, notre révolution citoyenne s’organise donc autour du dialogue et de la participation et rejette catégoriquement toute démarche belliciste.
Il est bon de rappeler que, en dépit de la flambée de violence qu’a connue l’Amérique latine, l’Équateur est le pays le plus pacifique de la région. C’est un État souverain noble qui, comme l’a démontré le Gouvernement de la Révolution Citoyenne, ne permettra plus jamais l’établissement de bases militaires étrangères et les violences, injustices et pratiques interventionnistes que ces dernières ont générées tout au long de l’histoire du continent.
L’aspiration de mon peuple et de mon gouvernement est d’éradiquer définitivement toute forme de violence sur le territoire équatorien, qu’il s’agisse des atrocités comme celles commises par l’État lors de la sinistre nuit néolibérale ou des affrontements que se livrent les citoyens et qui mettent à feu et à sang nos villes et nos campagnes.
Comprenons que la paix ne correspond pas seulement à l’absence de violence mais aussi, et surtout, à l’existence de justice. Comme le pape Paul VI l’avait signalé dans son encyclique Populorum Progressio, le développement est le nouveau nom de la paix, une thèse qui traduit une alliance solidaire entre les êtres humains, détermine le destin universel des ressources et souligne la nécessité d’associer solidarité et croissance économique, en priorité vers les pauvres et les plus démunis.
Nous savons que de nombreuses formes de violence trouvent leurs origines dans des pratiques perverses et exclusives qui méprisent les droits fondamentaux de l’homme et du citoyen et sacrifient toutes nos valeurs sur l’autel funeste du Marché. Nous savons également que la justice et le respect mutuel sont les conditions sine qua non pour obtenir la paix, les droits et les libertés que nous convoitons. Ceci est d’autant plus vrai qu’il s’agit de l’Amérique latine ; le continent du globe victime des plus grandes inégalités et de violences plus douloureuses que les balles, notamment lorsque les groupes dominants exhibent leur opulence et leur pouvoir devant le regard affamé et misérable de la majorité : une véritable honte. Il ne fait aucun doute que cette situation doit changer car désormais l’histoire devra compter sur les pauvres du continent américain.
C’est avec cette certitude et la volonté inébranlable de lutter sans relâche pour atteindre cet objectif que, le 18 décembre prochain, le peuple équatorien et mon gouvernement accueilleront à bras ouverts les foules de la Marche pour la Paix. Au coeur de Quito, sur l’illustre Plaza Grande, théâtre des grands événements de l’histoire de notre nation, nous communiquerons au monde entier que nous aussi nous marchons et continuerons à marcher jusqu’en janvier 2010, date à laquelle ce cortège unique arrivera à sa destination finale, Punta de Vacas, chez nos frères de la République d’Argentine.
J’aimerais finalement appeler tous les dirigeants politiques, sociaux, culturels et religieux, en Équateur, dans la région andine, sur notre continent et dans le monde entier, à adhérer et soutenir cet exemplaire initiative citoyenne, germe de la première mobilisation générale de l’humanité, pour que cette gigantesque marche solidaire chante en chœur les vers combien justes encore du vieux poème de Rafael Alberti :
Et ici je crie : Paix ! Oui je crie
tu couvres les joues de larmes
Paix debout ! Paix ! Paix à genoux !
La Paix jusqu’au bout de l’infini !
Pas d’autre mot ni d’autre accent
dans mes mains pas de tremblements
La Paix mon frère ! La Paix seulement !
L’amour et la paix, comme seuls aliments. »
Toujours jusqu’à la victoire, camarades !
Traduit de l’espagnol par Alan Van Caeter